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Prendre un engagement solennel, pour un homme d’état, c’est s’engager à vous dire solennellement plus tard qu’il n’a pas pu le tenir. ANDRÉ BIRABEAU.
En 2000, au second tour de l’élection présidentielle, Abdou DIOUF allait forcément perdre même contre Satan en chair et en os . Les sénégalais en avait marre avant le mouvement Y en a marre. Le PS est renvoyé aux calendes grecques.

Abdoulaye WADE venait d’être élu porté par un immense espoir qu’il a vite fait de trahir. Le désenchantement a été total et très rapide; nous semblions même, à un certain moment, tomber de charybe en scylla. Certains inconditionnels de DIOUF riaient sous cap, d’autres, nostalgiques, se demandaient si nous n’avions pas commis l’erreur d’avoir provoqué l’alternance vite convertie en “Alternoce” pour reprendre la belle expression de Pape Babacar Mbaye. Paix à son âme. Abdoulaye WADE fut un inlassable bâtisseur de grandes infrastructures, mais aussi un indéniable démolisseur de nos valeurs cardinales.

En effet, WADE (l’unique président au monde qui ne sache pas l’usage du peigne) a , au cours de son second mandat, déployé une dangereuse politique, à la limite maléfique, de dévolution monarchique du pouvoir au profit de son fils, Karim. Une entreprise qui consistait à ramener le pays à l’époque des tiédos où la foi et la loi n’étaient pas à la mode. Le 23 juin allait sonner le glas de son régime. Défait, le PDS était conscient qu’il ne lui restait qu’à gérer les affaires courantes avant que le peuple ne lui délivre, le 19 mars 2012, son certificat de perte du pouvoir. Le PDS, avec son chef, est conjugué au passé.

Le candidat Macky, porté par une large coalition accéda à la magistrature suprême porteur du même espoir que WADE en 2000 mettant même en apposition “Yaakaar” au nom de son parti. Contaminé par ceux qu’il avait balayé et qui sont revenus au gré de la transhumance détestée des sénégalais, Le président de la république a rompu le pacte de confiance pour lequel il avait été élu. Les mêmes pratiques politiciennes pour lesquelles son prédécesseur avait été éjecté du pouvoir sont reconduites. Macky n’a pas de Karim SALL, il a une Marieme FAYE dont il faudrait, paraît-il, être dans les bonnes grâces pour se faire nommer dans le gouvernement. En tout cas, le ministre Mbagnick NDIAYE nous l’a dit et l’a même remerciée pour cela.

Marieme est flanquée d’un Aliou sall . Le soupçon de népotisme est justifié. Le candidat élu revient sur ses promesses dont celle qui nous tenait le plus à cœur: la réduction de la durée du mandat présidentiel. Les mêmes pratiques révoltantes sous le président WADE réapparaissent au grand jour avec un insolent raffinement. Dans la pratique, Yaakaar, associé à l’APR, se transforme en une oxymore En un mot, Macky s’est “wadisé”.

De la gouvernance sobre et vertueuse promise et espérée, nous sommes passés, à la vitesse d’Usain Bolt, à une gouvernance SOMBRE (Timis étant passé par là) et TORTUEUSE sur le plan national. En politique étrangère, le manque de dignité vis-à-vis de la France et des États-Unis est l’une des marques identitaires, comme toujours d’ailleurs. Notre pays se complaît à une soumission comparable à celle d’un mort à celui qui fait sa toilette. Il ne serait pas exagéré de dire que l’honneur semble avoir survolé le palais de la république ; Diery Dior Ndella doit se retourner dans sa tombe.

Si les choses sont comme telles, c’est que notre classe politique est notoirement pourrie. Sont concernés ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, opposants d’hier, futurs opposants. La presque totalité de l’opposition qui fut naguère aux commandes. Au sein de la classe politique sénégalaise, on rencontre de grands pontes qui, dans leurs pratiques, incarnent LA PERSONNALITÉ TOXIQUE (j’emprunte le concept à la psychologie). En effet, à l’image de la personnalité toxique par ses menées néfastes dans l’intimité de la cellule familiale, la personnalité politique toxique nuit aux intérêts supérieurs de la nation. La classe politique, dans sa composante dirigeante comme dans une partie de l’opposition, n’est sensible qu’à une seule chose : son portefeuille. Nos hommes politiques sont insensibles à la souffrance des masses populaires . Caractérisés par UNE PERVERSION FINANCIÈRE, pour m’approprier, hors contexte, une expression chère aux psychologues. ils ont à la place du cœur une machine à calculer le profit. Le verbe comme l’action sont, pour eux, proportionnels aux avantages convoités. Ils retournent leur veste au gré de leurs intérêts, prêts à tout: le mensonge, les coups bas, la manipulation et j’en passe. Ils font de la politique non pas pour servir le Sénégal, mais pour se servir du Sénégal. Ils n’ont rien retenu de la mémorable leçon inaugurale du juge Keba MBAYE sur l’éthique. L’ordre des valeurs est renversé. De l’éthique, ils ne connaissent que l’orthographe. Pour certains d’entre eux, la politique ne sera pas une question qui sera traitée au jour du Jugement dernier. Ils se trompent, ils trompent.

Face à ce chaos moral caractéristique de notre classe politique, quelles propositions faire ? Ce sera l’objet du prochain BILLET D’HUMEUR. Incha Allah.

El Hadji Malick Sy Gaye

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